Saint François de Geronimo

Francesco de Geronimo (1642-1716) ne s’éloigna jamais très loin de son lieu de naissance près de Taranto en Italie Méridionale. Ses années de ministère à Naple furent plutôt mouvementées. Fils aîné des 11 enfants de la famille de Geronimo, il fréquenta les pères Théatins à l’âge d’environ 10 ans, ce qui lui permit de poursuivre ses études. Il accompagnait aussi les théatins dans leurs missions dans les villes des environs. Comme il voulait devenir prêtre il fit des études classiques au collège des jésuites de Taranto; après, il s’inscrivit au collège de Naples pour étudier la loi civile et ecclésiastique. Les jésuites l’engagèrent comme préfet pour surveiller les fils des nobles italiens qui suivaient les cours à leur collège. Après avoir fréquenté les jésuites pendant de nombreuses années, François entra finalement au noviciat en 1670 à l’âge de 28 ans.

Le jeune prêtre ne passa qu’une année au noviciat, avant d’être envoyé au diocèse de Lecce pour aider un confrère jésuite à donner des retraites et des missions. Après quelques années il retourna à Naples pour se préparer à son examen final de théologie, qu’il passa au printemps de 1676. Sa première assignation permanente était la «Mission de Naples», qu’il servit pendant 40 ans. Il collaborait avec la congrégation des artisans qui se réunissait dans la chapelle en-dessous de l’église du Gésu. Il prêchait aussi sur les places de la ville et dans des rues très fréquentées, en promouvant la communion mensuelle. En outre il visitait les esclaves et les prisonniers sur les galères ancrées dans la baie de Naples, et il s’occupait d’eux le mieux qu’il pouvait. Il visitait aussi les malades de jour et de nuit.

Au début il remporta un grand succès dans son ministère, mais bientôt il rencontra méfiance et jalousie, ce qui limita fortement son ministère. Certains estimaient qu’un prêtre qui prêchait dans les rues et fréquentait des pécheurs ne convenait pas pour donner des retraites à des prêtres et des religieuses qui recherchaient la perfection. L’archevêque lui interdit de prêcher dans les rues, jusqu’au moment où il découvrit que les plaintes contre le père provenaient de la jalousie; il renouvela bientôt les ‘facultés’ du père. Les supérieurs jésuites, de leur côté, limitèrent les activités du père, parce qu’elles empiétaient trop sur le temps qu’il passait en communauté. Finalement le Père Provincial se laissa fléchir et donna le feu vert au père de Geronimo pour son apostolat parmi les napolitains, ce qu’il fit de 1694 à 1702. A partir d’alors il consacra la moitié de son temps à des missions en dehors de Naples. C’est avec joie que les gens accueillaient ses sermons, simples et sérieux. En 1716 il attrapa une pleurésie et passa ses deux derniers mois de vie au lit, devenant de plus en plus faible, et il mourut finalement à l’âge de 74 ans, après avoir passé 46 ans dans la Compagnie.

Initialement regroupé et édité par: Tom Rochford, SJ

Traducteur: Guy Verhaegen