Proposer le silence dans une culture effrénée

2019-07-17_korea-magis_main

Voilà une manière de présenter l’apostolat-jeunesse des jésuites coréens. C’est en tout cas ce qui vient à l’esprit du jésuite LEE Huyn June qui anime Magis-Korea, à partir duJesuit Apostolic Center de Séoul. Quand on lui demande de parler des jeunes adultes de son pays, il a l’impression qu’ils sont « super occupés ». Soit qu’ils soient aux études - et la pression des bons résultats est très forte dans ce pays du nord de l’Asie - soit qu’ils aient à jongler avec des études et un travail qui leur permet un certain revenu. Aussi, comme c’est le cas dans bien d’autres parties du monde, les questions liées à la religion et à la spiritualité ne sont pas au premier plan de leurs préoccupations. Pourtant, insiste Huyn June, les jeunes ont soif et faim de quelque chose d’autres que cette vie effrénée.

2019-07-17_korea-magis_main-lhj

C’est une partie du défi que relève Magis-Korea : inviter des jeunes gens et jeunes filles à s’arrêter, à quitter la superficialité d’une vie plus qu’active pour se laisser entrainer sur le chemin de l’intériorité. Le programme inclut donc des fins de semaine de silence où l’on s’initie aux Exercices spirituels de saint Ignace. Mais, on n’arrive là qu’après quelques étapes, des rencontres de groupe, des moments de prière, des participations à des activités Magis avec des gens d’autres pays, en particulier durant l’expérience Magis qui est proposée à l’occasion desJournées mondiales de la jeunesse.

2019-07-17_korea-magis_panama

Si, dans les années 80, les jeunes Coréens rejoignaient en grand nombre l’Église catholique - dans un contexte où cette Église représentait une manière de manifester son opposition à un régime d’État autoritaire, les choses ont bien changé depuis. Les jeunes Coréens ne sont pas si différents des jeunes Occidentaux et ils sentent peu d’attrait pour adhérer à ce que représentent les institutions, y compris les institutions religieuses comme l’Église catholique. Dans un pays de tradition largement bouddhiste, l’adhésion à la foi chrétienne doit être un choix personnel réfléchi. La voie vers l’intériorité qu’offre la tradition ignatienne peut, peut-être mieux que d’autres approches traditionnelles, répondre à la soif du « plus grand », du « plus vrai ».

2019-07-17_korea-magis_jump

Des jeunes de divers groupes de Magis ont rencontré le Père Général durant sa visite à Séoul. Le Père Arturo leur a adressé un message, insistant sur l’importance pour les jeunes d’aider les jésuites à trouver avec eux un chemin vers un meilleur avenir, dans un monde qui porte tant de blessures. [Cliquez ici pour lire le message du Père Général aux jeunes Coréens.] Une participante lui a demandé si, comme dans toute organisation, l’Église devait vivre dans un régime hiérarchique. Le Père Sosa a répondu que ce que Jésus avait voulu n’était pas une « hiérarchie », avec des hiérarques, personnages importants au-dessus des autres, mais un milieu de service mutuel où, par exemple, les ministres préparent le chemin, invitent à la table, rassemblent les gens et permettent à chacun de servir selon ses talents. C’est le type d’Église que propose le Pape François, en lien avec les intuitions du Concile Vatican II.

Partagez cet article :
Publié par Communications Office - Editor in Curia Generalizia
Communications Office
Le Service des communications de la Curie générale publie des nouvelles d’intérêt international sur le gouvernement central de la Compagnie de Jésus et sur les engagements des jésuites et de leurs partenaires. Il assure aussi les relations avec les médias.

Articles associés