Des jeunes qui marchent aux côtés des exclus

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All-India Catholic University Federation - AICUF

Pendant les 95 dernières années, l’AICUF a marché aux côtés des exclus. En 1924, le père P. Carty, SJ, avait fondé la Catholic Youngmen’s Guild (CYMG - Association de jeunes catholiques) au St. Joseph College, à Trichirapalli, afin d’approfondir la foi des jeunes universitaires ; son but : « réaliser la vérité dans la charité ». En 1948, l’association prend le nom d’All-India Catholic University Federation (AICUF - Fédération universitaire catholique de l’Inde) et enfin, en 1949, elle est rattachée à la Conférence épiscopale de l’Inde.

De 1952 à 1967, le père Pierre Ceyrac, SJ, le célèbre travailleur social, conduit l’AICUF vers des objectifs plus élevés. En 1953, il organise le premier camp pour leaders au niveau national, à Mysore. Pendant cette période, quatre congrès nationaux ont lieu à Chennai, Bangalore et Mumbai sur ces sujets : « Unité », « Vers un monde meilleur », « Problèmes de l’environnement universitaire » et « Étudiants et justice sociale ». Une moyenne de 2600 délégués d’étudiants participe à ces congrès. En 1965, le père Ceyrac organise à Madras la première convention nationale sur le thème « Responsabilité et engagement national » ; les leaders de toutes les associations locales de l’AICUF y participent. Dans un entretien en 2012, le père Ceyrac affirmait : « L’AICUF a été fondée pour Jésus. Il voulait que nous travaillions pour les pauvres. ‘Ce que vous avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait’ ».

Le père Lawrence Colaco, SJ, prend la relève du père Ceyrac en tant que directeur national de l’AICUF ; il décide de revoir les statuts, et la Fédération est divisée en 14 régions. En essaimant dans toute l’Inde, il s’avère nécessaire de procéder à des changements dans les statuts que les conventions nationales adoptent au fur et à mesure.

En 1968, a lieu la deuxième convention nationale, à Chennai, sur le thème « L’Inde que nous voulons ». Deux consultations menées au niveau national, en 1970, ont permis de définir clairement l’objectif de l’AICUF pour les décennies à venir. L’association souhaite participer à l’impulsion du changement social. Dans une déclaration émise à la fin d’un séminaire important célébré à Madras, la Fédération affirme : « Nous sommes nés dans une société injuste et nous sommes décidés à ne pas la laisser telle que nous l’avons trouvée ». Quatre commissions ont vu le jour, focalisées sur la formation de leaders parmi les dalits, les réfugiés, les adivasis et les femmes.

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En août 1972, un séminaire national est organisé sur le thème d’une « Société égalitaire » pour les étudiants impliqués dans le Project Know India (Projet Connais l’Inde) et depuis 1974, un rêve de longue date a enfin vu le jour : la création d’un Centre national de documentation à Chennai.

En résumé, on peut identifier cinq étapes dans l’histoire de la Fédération :
- La période doctrinale : pour propager le christianisme ;
- L’époque du développement personnel : pour dynamiser la minorité chrétienne ;
- La période des camps de travail social : l’opportunité d’entrer en contact avec la réalité du peuple, condition requise pour la formation de bons leaders ;
- La période où l’on met en avant l’option préférentielle pour les pauvres, en attirant l’attention sur les droits des dalits, des réfugiés, des adivasis et des femmes ;
- La prise de conscience de la dimension politique et de la nécessité d’être des politiciens et d’agir « politiquement ».

Le père Claude D’Souza, directeur de l’AICUF pendant 15 ans, disait des jeunes de l’association qu’ils étaient les « prophètes du 21e siècle et les messagers de l’espérance ».

L’AICUF fonctionne aujourd’hui dans 13 états de l’Inde et compte environ 25 000 membres. Elle façonne les jeunes universitaires afin qu’ils soient des leaders généreux qui travaillent en tant qu’agents du changement social. Maintenant, le centre d’attention est la formation de jeunes leaders qui promeuvent les objectifs du développement durable et des stratégies de conservation de l’environnement. Des programmes sont en route pour améliorer les capacités de leadership à plusieurs niveaux. Pendant les vacances, on organise des programmes nationaux d’exposition à différentes réalités, comme le fondamentalisme religieux, la démocratie indienne, les droits des dalits, les droits tribaux, les problèmes environnementaux, les droits des femmes.

Les jeunes de l’AICUF sont également impliqués dans les combats sur des sujets concernant les violations des droits de l’homme. Par exemple, le mouvement tribal de l’AICUF a collaboré avec un mouvement tribal qui se bat, depuis 27 ans, pour les droits de propriété de la terre. En ce moment, l’AICUF est consciente de la nécessité de mettre en œuvre des programmes de sensibilisation et de défense de la démocratie indienne. Les droits constitutionnels et ceux des minorités sont vitaux dans un contexte de montée du fondamentalisme religieux.

Parmi les anciens membres de l’AICUF, il y a des personnages importants qui poursuivent la mission de l’association dans tous les secteurs de la société. L’AICUF affirme avec fierté qu’elle est le seul mouvement non politique de jeunes catholiques qui a résisté à l’usure du temps et qui fêtera son centième anniversaire en 2024.

[Article tiré de la publication "Jésuites - La Compagnie de Jésus dans le monde - 2020"]

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Publié par Communications Office - Editor in Curia Generalizia
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