Quel est l’impact de la Covid sur nos apostolats ? Que se passe-t-il au sujet des Préférences et est-ce qu’elles nous font avancer ? Ce sont quelques-unes des questions que le Conseil élargi du Père Général a examinées au cours de la deuxième semaine de juin. Chacun à son ordinateur, les membres se sont rencontrés, ont partagé et travaillé. La Compagnie doit aller de l’avant même dans la situation de la Covid. La mission ne peut pas s’arrêter à cause de ce défi externe.

La crise du coronavirus soulève l’une des questions les plus existentielles de notre temps : « Où est Dieu ? Dieu se soucie-t-il de nous ? » Au Royaume-Uni, une personne sur vingt (soit 5 % des adultes) a commencé à prier pendant la crise, même si ces gens n’avaient jamais prié auparavant. Cela montre à quel point la foi est pertinente en cette période de crise. Comment aidons-nous les gens à trouver Dieu au cœur de cette pandémie ?

Le pape François, dans une interview diffusée le 22 mars, a déclaré, lorsqu’on lui a demandé comment il s’y prendrait pour rejoindre les gens : « La dernière chose que je ferais, c’est de leur dire quelque chose ... ce que j’ai essayé de faire, c’est de leur faire sentir que je suis proche d’eux. Aujourd’hui, le langage des gestes est plus important que les mots ».

Au cours de la réunion, des questions stimulantes ont été posées sur notre accompagnement et notre proximité avec les pauvres. Par exemple, « Notre Province, notre Conférence et la Compagnie peuvent-elles réellement entendre l’appel des pauvres ? » « Que peut-on faire au sujet de nos privilèges ? » « Sommes-nous enfermés dans la chambre haute par peur ou restons-nous à l’intérieur par prudence ? » « Que se passe-t-il dans nos cœurs ? » « Offrons-nous un message d’espérance ? » « Écoutons-nous vraiment les pauvres ? »

Dans une interview avec Austen Ivereigh, le Pape François a déclaré : « Le peuple de Dieu a besoin que ses pasteurs soient proches de lui, qu’ils ne se surprotègent pas. Le peuple de Dieu a besoin que ses pasteurs se sacrifient ». Une autre citation du pape : « Le père Arrupe avait l’habitude de dire « Là où il y a de la douleur, la Compagnie est présente ». Partout où il y a de la souffrance, nous sommes affectés, parce que c’est le Seigneur qui est crucifié, le même Seigneur à qui nous avons demandé d’être placés avec lui ».

Comment les jeunes se battent-ils et comment les accompagnons-nous ? Beaucoup d’entre eux auront perdu leur emploi. Ils sont particulièrement vulnérables en raison de leur récente entrée sur le marché du travail. Mais beaucoup seront également frustrés par le système économique ; ils savent qu’ils veulent du changement. Comment pouvons-nous les accompagner pour discerner ce qu’il convient de faire face à ce changement - non seulement pour donner libre cours à des sentiments de frustration, mais aussi pour agir réellement en faveur du changement d’une manière efficace et qui porte ses fruits ?

À l’ordre du jour du Conseil, il y avait aussi un examen de la situation écologique et du soin de notre maison commune. Mauricio Lopez, l’un des invités, a déclaré que « pour ceux d’entre nous qui croient en Jésus, le moment actuel offre une chance de proposer l’essence de notre expérience de disciples fragiles et de pécheurs rachetés issus du Royaume de Dieu ici et maintenant ».

Tout le processus a été une invitation à réformer notre réalité, étape par étape, ici et maintenant : c’est notre espérance.

Au cours de cette réunion, nous avons trouvé tant de consolation et avons eu le sentiment que le Seigneur marche avec nous - pas à pas. L’Esprit est créatif et, même en cette période de souffrance, la Compagnie a été abondamment comblée.

Le Consiglio allargato s’est tenu entièrement en ligne du lundi 8 juin au vendredi 12 juin. Trois réunions de groupes géographiques ont eu lieu chaque jour : les Amériques, l’Afrique-Europe et l’Asie, selon les fuseaux horaires. Lors de la session plénière quotidienne, les fruits du travail des groupes ont été partagés et des suggestions étaient faites pour la prière personnelle.