À Oxford, le Père Général visite le Laudato Si’ Research Institute

Au troisième jour de sa visite dans la Province britannique, le P. Arturo Sosa, Supérieur Général, s’est rendu à Oxford. Il a visité Campion Hall, le College de la Compagnie qui, depuis plus de 125 ans, fait partie de cette université renommée. Une occasion de contact avec cette longue tradition, certes, mais aussi de connaître un projet très actuel et nouveau des jésuites de Oxford : le Laudato Si’ Research Institute.

La professeure Celia Deane-Drummond, directrice de l’Institut, explique comment cette œuvre jésuite met la vision d’écologie intégrale du Pape François au cœur de sa mission. Elle précise :

« En tant que collectif de chercheurs issus de différents milieux intellectuels, nous cherchons à utiliser une méthode transdisciplinaire qui va au-delà des silos disciplinaires. Nous considérons que l’écologie intégrale repose sur un fondement théologique, mais qu’elle naît des besoins réels et des contextes pratiques qui expriment le double cri de la terre et des pauvres. Il est important de noter que nous mettons en place une variété de projets de recherche en collaboration et en dialogue avec différents partenaires académiques au sein de l’Université d’Oxford et au-delà, ainsi qu’avec des organisations de la société civile dans le monde entier.

2023-04-19_pg-bri_visit3

La professeure Celia Deane-Drummond, directrice de l’Institut.

Notre recherche alimente notre stratégie d’enseignement et nous contribuons à des programmes d’enseignement de troisième cycle, nouveaux et établis, en particulier avec le Département du développement international d’Oxford, l’École de géographie et d’environnement et la Faculté de théologie et de religion. Nous collaborons également avec des organisations interdisciplinaires au sein de l’Université d’Oxford qui, bien que n’incluant pas d’analyse théologique, traitent de certaines préoccupations clés de l’écologie intégrale telles que la réduction de la pauvreté, la conservation de la biodiversité, la diversité culturelle, la démocratie et l’inégalité. Nous développons des réseaux de chercheurs et d’acteurs de la société civile, en particulier parmi les universités jésuites et les communautés où les jésuites sont présents dans le monde entier par le biais de leur apostolat intellectuel et social. Nous allons créer un Réseau mondial de recherche en écologie intégrale (GIERN), dirigé par un jésuite, qui augmentera notre impact mondial en renforçant les projets de partenariat dans le monde entier.

Si le souci de notre maison commune façonne le charisme du LSRI au sens premier, toutes les autres Préférences apostoliques s’expriment dans la manière dont nous travaillons et guidons nos recherches et nos efforts de sensibilisation. La spiritualité ignatienne informe la façon dont nous menons notre travail et discernons collectivement les projets à développer et à encourager, étant donné la pléthore d’opportunités possibles. Par notre travail en matière de politiques et de pratiques, nous nous efforçons d’écouter attentivement les communautés qui sont marginalisées et dont les droits et la dignité sont bafoués, en particulier dans les pays du Sud, et nous nous efforçons de comprendre les causes sous-jacentes, en collaborant à la mise en œuvre d’un changement socio-écologique. »

2023-04-19_pg-bri_visit1

Le père Sosa a plus tard présidé l’eucharistie pour la communauté jésuite de Oxford ; participaient aussi des membres de la communauté élargie de Campion Hall. Dans son homélie, il a fait explicitement mention du Laudato Si’ Research Institute en soulignant qu’il répondait à la quatrième Préférence apostolique universelle de la Compagnie, mais qu’il était enraciné aussi dans des appels de la 36e Congrégation Générale à convoquer théologiens, philosophies et autres intellectuels pour contribuer à la solution de la crise à laquelle le monde fait face. Le Supérieur Général a ensuite parlé de la présence jésuite au sein d’une université comme celle d’Oxford.

« J’ai l’habitude de visiter des universités jésuites dans le monde entier et de réfléchir avec elles aux défis auxquels elles sont confrontées aujourd’hui : leur identité, leur pédagogie, la manière dont elles forment les jeunes avec une passion pour l’Évangile, la manière dont elles s’engagent dans la société séculière dans toute sa complexité, y compris la nouvelle dynamique du populisme. Une université jésuite porte le nom de Jésus d’une manière très directe et a pour tâche de forger une culture globale façonnée par la foi au nom de Jésus. En théorie, nous devrions attendre d’une université jésuite qu’elle prêche et vive cette foi dans ses activités intellectuelles, dans ses activités pastorales, dans ses fonctions administratives et dans les relations et les solidarités qu’elle entretient. L’année dernière, j’ai eu le plaisir de m’adresser à l’Association internationale des universités jésuites et j’ai souligné l’importance de la solidarité dans la vie de l’université jésuite, la solidarité que nous ressentons en tant que membres d’une famille humaine ‘enrichie par des relations interculturelles et intergénérationnelles, toujours prête à tendre la main à quiconque en a besoin’.

2023-04-19_pg-bri_visit

Je suis frappé par le fait que Campion Hall est une institution inhabituelle, voire unique, au sein de la Compagnie : une présence jésuite authentique au sein d’une université ancienne et élitiste qui, bien que laïque aujourd’hui, a des racines profondément chrétiennes. En tant que petite institution autonome, vous n’avez pas à vous inquiéter de la perte de votre charisme ou de sa dilution dans des slogans et des clichés. Votre caractère jésuite est plus ou moins assuré. Non, votre défi doit certainement être d’exprimer la clarté de cette foi dans ce grand centre d’apprentissage de niveau international, une université qui a tant à nous apprendre et qui, pourtant, n’est plus tout à fait à l’aise dans la peau chrétienne qu’elle a héritée de sa fondation médiévale. (...)

Le rôle de Campion Hall est certainement de montrer à l’ensemble de l’université que l’Évangile n’est pas un fantôme de condamnation. Il est fait de chair et d’os. Et il est amical. Il est réel. On peut le toucher et le sentir. Il ne s’agit pas d’un ethos désincarné. Il s’agit de personnes qui vivent ensemble dans la solidarité parce que Dieu vit dans une solidarité totale et inconditionnelle avec elles.

Partagez cet article :
Publié par Communications Office - Editor in Curia Generalizia
Communications Office
Le Service des communications de la Curie générale publie des nouvelles d’intérêt international sur le gouvernement central de la Compagnie de Jésus et sur les engagements des jésuites et de leurs partenaires. Il assure aussi les relations avec les médias.

Articles associés