La maison commune – Les jésuites sont convertis par les jeunes
La Compagnie de Jésus poursuit son engagement à collaborer à la maison commune. C’est la bonne nouvelle qui ressort du Conseil élargi du Père Général qui s’est tenu du 3 au 7 juin. Cet engagement est très clair dans les écoles et les universités jésuites. Aujourd’hui, au niveau local et communautaire, il est également en train de prendre de l’ampleur.
« Nous avons été un peu lents à prendre cet engagement au niveau de nos communautés », a déclaré le Père Général. « La Congrégation des Procureurs a souligné qu’il s’agissait d’un problème et c’est vrai. Lors de cette réunion du Conseil, nous avons approfondi la question et nous avons trouvé une grande consolation dans le fait que de nombreuses écoles du réseau jésuite sont très en avance. Si ces deux millions d’élèves, ainsi que leurs familles et leurs enseignants, sont motivés et agissent en faveur de la maison commune, alors nous disposons d’une base positive considérable pour commencer. Nous pouvons apprendre des jeunes et être convertis par eux. »
Lors de la réunion à la Curie, Xavier de Benazé SJ a parlé des mesures prises dans la Province d’Europe occidentale francophone (EOF) :
« En tant que jeune jésuite, j’ai toujours été motivé par cette question et maintenant ma mission est de développer notre engagement en tant que jésuites. Je le fais en tant qu’éco-délégué de mon Provincial et aussi en tant que responsable d’un nouveau projet visant à transformer notre maison, près de Lyon, en un Centre d’éco-spiritualité. Ces deux missions m’offrent de grandes opportunités de collaborer avec d’autres pour le soin de notre maison commune et je peux prendre des actions très concrètes et directes. »
La Province EOF a déjà fait différentes recommandations à ses membres, par exemple celle d’éviter de prendre l’avion si le voyage peut durer moins de douze heures en train ou en bus. Les communautés de la Province sont également encouragées à réaliser un bilan carbone, en partenariat avec le Centre social européen des jésuites à Bruxelles (JESC). Cela signifie qu’elles connaissent leur impact sur la maison commune et qu’elles peuvent mieux décider comment agir.
« Dans les communautés jésuites, la consommation générale de biens est faible – c’est le fruit du vœu de pauvreté », explique Gabrielle Pollet. Elle est responsable de la transition écologique au sein de l’EOF et travaille en étroite collaboration avec Xavier. « Mais l’étape suivante consiste à examiner d’autres domaines d’émissions de CO2, tels que les systèmes de chauffage des communautés ou la nourriture que nous mangeons. Cela peut être une grande opportunité de suivre concrètement Jésus humble et pauvre de plus en plus près en ce 21e siècle. »
Le Conseil élargi était très conscient de la nécessité de changements tant au sein de la Curie Générale elle-même qu’au sein des Curies provinciales et régionales. Le moment est venu d’examiner ce que nous pouvons faire. Les premières étapes pourraient inclure un bilan carbone, un changement dans les habitudes de voyage, un examen de l’efficacité énergétique ou d’autres mesures. Rien n’est encore décidé, mais la motivation est là.
Boris Foka Wadem SJ, du Cameroun, un jésuite qui fait sa régence à la Curie, a parlé avec passion de la façon dont l’engagement envers la maison commune peut parfois provoquer des tensions :
« Dans certaines communautés où j’ai vécu, je ne vois pas la même préoccupation pour la maison commune, mais je témoigne, je parle et j’agis à partir de mes propres convictions. Cela a un impact et je reçois de plus en plus de consolations. La Compagnie bouge. »
Un dernier mot du Père Général :
« Je suis en train de mettre en place une commission spéciale ici à la Curie pour veiller à ce que les recommandations faites lors du Conseil élargi de juin soient suivies d’effet. La Compagnie peut faire beaucoup et je suis déterminé à soutenir les initiatives sur le terrain ainsi qu’à donner l’impulsion depuis la Curie. »