Le Bienheureux Tiburcio Arnaiz Muñoz

Tiburcio Arnaiz naît le 11 août 1865 à Valladolid (Espagne). A 13 ans, il entre au petit séminaire de son diocèse, et il est ordonné prêtre à 25 ans. D’abord envoyé dans divers villages des provinces de Valladolid et d’Avila, il fait ensuite son doctorat en théologie à Tolède en 1896. En 1902, à la mort de sa mère, il se présente aux portes du noviciat de Grenade pour réaliser son désir d’être jésuite. Dans les années qui suivent ses vœux, il demeure à Grenade et étudie les lettres, la philosophie et la théologie, tout en commençant à accompagner des retraites selon les Exercices Spirituels et à se préparer pour les missions populaires.

Le P. Arnaiz est un infatigable évangélisateur, actif dans une grande partie de l’Espagne à travers les missions populaires et d’autres instruments apostoliques. Son apostolat se déploie surtout en Andalousie et, plus précisément, dans la province de Malaga, dans les zones rurales et urbaines où il laisse toujours une marque personnelle. Dans la banlieue de Malaga, dans ce que l’on appelle les « corralones » - ces édifices locatifs partageant une cour commune - il organise efficacement des parcours de promotion culturelle et de catéchèse pour ceux qui vivent dans la misère.

Depuis la résidence de la Compagnie à Malaga, le Père Arnaiz ne cesse jamais de donner les Exercices, de pratiquer l’accompagnement spirituel, de soutenir le séminaire diocésain et de promouvoir les Congrégations Mariales, l’Apostolat de la Prière, la « Adoración Nocturna » ou les Conférences de Saint Vincent de Paul. Sa générosité le porte sans cesse à visiter les détenus en prison et les malades à leur domicile et à l’hôpital. Les habitants de Malaga le voient souvent s’occuper des enfants des rues, aller à son confessionnal dans notre église ou encore partir pour des missions populaires. Convaincu de l’urgente nécessité de l’éducation, il promeut la création d’écoles, la fondation d’une librairie catholique, d’un système de distribution de médicaments ainsi que la construction de maisons d’accueil pour les personnes dans le besoin. Son activité incessante le pousse à dire à la fin de sa vie : « Je me suis empressé toute ma vie ; j’ai accompli tout ce que je pouvais ; maintenant, le Seigneur me recueillera ».

Aujourd’hui, nous pouvons beaucoup apprendre de ce que le père Arnaiz a vécu en son temps, car il a donné son sens plénier à la mission de l’operarius, titre que tant de jésuites portent avec fierté. Plusieurs des riches qualités déployées par le père Arnaiz peuvent être mises en pratique aujourd’hui en les adaptant aux réalités du moment: sa rapidité à percevoir les besoins structurels et à y répondre, sa forte détermination pour entreprendre de nouvelles œuvres et y persévérer, sa capacité à attirer et rassembler des personnes de différentes origines sociales pour secourir les pauvres, son admirable force pour affronter les adversités, son courageux zèle évangélisateur y compris en des temps et des contextes difficiles, sa totale confiance en la providence, son solide amour personnel pour Jésus Christ, ou encore son amitié, sa générosité et sa bonté envers les gens de toute classe sociale.

Lettre du P. Arturo Sosa, SJ, Supérieur Général, le 11 octobre2018

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