Pour une nouvelle éthique de la survie

A l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement, le lundi 5 juin, voici la réflexion du professeur jésuite SM. John Kennedy, directeur d’un centre de recherche au St Xavier’s College of Education, Palayamkottai, Tamil Nadu (Inde). Cliquez ici pour lire le texte intégral de sa contribution, en anglais [PDF 287KB].

Par SM. John Kennedy SJ

Protéger notre mère la Terre : une obligation urgente

La science s’est développée à pas de géant. Le monde entier est devenu un village global grâce au réseau de communication. De nouvelles inventions ont facilité la vie moderne. Pourtant, malgré ces progrès stupéfiants, on est tenté de se demander si nous nous développons d’une manière durable et respectueuse de l’environnement.

Dans le monde d’aujourd'hui, le mythe du « développement » est projeté comme la valeur centrale, mesurée par la performance de la société quantifiée en termes de produit national brut, de produit national net, de croissance matérielle de l’économie, de niveau de vie mesuré en termes de biens et d’argent. Cela met l’accent sur les moyens superficiels « d'avoir » plutôt que sur les niveaux plus fondamentaux « d'être ».

La nécessité de l’heure est d’avoir un sentiment d’appartenance à une communauté planétaire unique qui transcendera, sans nécessairement les remplacer, nos éthiques rationnelles et nos loyautés communautaires. Ce sentiment doit se fonder sur une nouvelle éthique de la survie, sur une culture de la coopération et sur le fait de se diriger vers un destin unique. Nous avons besoin aujourd’hui d’un système éthique et de valeurs qui soit sensible à l’environnement et qui englobe tout.

2023-04-21_earth-day_ecojesuit

La crise actuelle

Depuis que les êtres humains sont apparus sur terre, ils ont interagi avec l’environnement pour satisfaire leurs besoins de subsistance. Mais cette interaction a atteint des proportions insoutenables après la révolution industrielle, issue de la vision mécanique du monde, qui a appauvri la terre et une grande majorité de la population avec elle.

Le mode de développement, suivi et appliqué aveuglément, est au cœur de la crise écologique actuelle. L’éthique de l’autonomie, centrée sur l’individu, ignore la relation essentielle d’une personne humaine dans la communauté et la relation intégrale avec la nature. Associée à un anthropocentrisme et à un androcentrisme étroits, elle soutient une éthique de l’individualisme et intronise l’homme comme maître de toute la création et supérieur aux femmes.

Notre santé et notre survie dépendent de l’environnement- l’air que nous respirons, l’eau que nous buvons et la nourriture que nous mangeons. Mais le commerce mondial n’a que faire d’une économie durable : il pollue l’air et l’eau et empoisonne les aliments.

2023-04-21_earth-day_featured

Les alternatives

Opter pour la Terre nourricière n’est pas un choix parmi d’autres, mais une obligation urgente de sauver et de protéger l’univers entier de ce danger imminent. Nous naviguerons ou sombrerons ensemble dans le vaisseau spatial Terre. Seule la prise de conscience peut conduire à des actions préventives, protectrices et productives. Nous devons prendre conscience de notre lien organique avec la nature et ses écosystèmes. Personne ne peut mener une vie saine sur une planète malade.

La conscience peut opérer une conversion. Une prise de conscience profonde et sincère de la crise écologique, de ses causes et de ses conséquences conduira à une véritable conversion, qui débouchera sur la conviction que seule une action immédiate peut restaurer la santé et la richesse de notre planète. Cette conviction doit se manifester par des actions concrètes et positives.

Un programme d’actions aux niveaux individuel, institutionnel et sociétal devrait alors être entrepris. Au niveau individuel, il s’agirait de promouvoir un mode de vie simple fondé sur le principe de durabilité. Au niveau institutionnel, ce programme soutiendrait la création d’un environnement respectueux de l’environnement dans les écoles et sur les lieux de travail, ainsi que des mesures concrètes de protection de l’environnement. Au niveau sociétal, elle implique la création de mouvements écologiques transfrontaliers.

Partagez cet article :
Publié par Communications Office - Editor in Curia Generalizia
Communications Office
Le Service des communications de la Curie générale publie des nouvelles d’intérêt international sur le gouvernement central de la Compagnie de Jésus et sur les engagements des jésuites et de leurs partenaires. Il assure aussi les relations avec les médias.

Articles associés