Le Bienheureux Johann Philipp Jeningen

Johann Philipp Jeningen est né un jour ou deux avant son baptême, qui lui a été administré le 5 janvier 1642 dans la cathédrale d’Eichstätt (Allemagne). Son père s’était converti au catholicisme et plusieurs de ses enfants sont devenus religieux. Le 16 janvier 1663, à l’âge de 21 ans, il entre au noviciat de la Province jésuite d’Allemagne Supérieure à Landsberg am Lech, fondé par saint Pierre Canisius en 1578. Il y découvre la spiritualité des Exercices spirituels et grandit dans la communauté de vie et de service avec Jésus, ce qui le conduit à rechercher continuellement la volonté de Dieu et à l’accepter volontiers.

Son ordination sacerdotale a lieu à Eichstätt en 1672. Au cours de son Troisième An à Altötting (1672-1673), le plus célèbre lieu de pèlerinage marial du sud de l’Allemagne, il acquiert une expérience pastorale auprès des pèlerins en écoutant leurs confessions, en prêchant et en enseignant le catéchisme. Pendant sept ans, de 1673 à 1680, le père Philipp travaille comme enseignant dans les collèges de Mindelheim et de Dillingen. En 1680, il est envoyé à Ellwangen pour prendre en charge la pastorale de l’école et de la collégiale. Sa tâche principale devient cependant le service des pèlerins sur le mont Schönenberg, un centre pastoral pour toute la région, remontant à 1638, là où les jésuites avaient érigé pendant la guerre de Trente Ans une simple croix en bois avec une représentation de Marie pour inviter les gens à s’y recueillir. Au-dessus de la petite chapelle qui avait été construite sur la colline en remerciement des grâces reçues, le père Jeningen réussit à faire construire une grande église baroque visible de toutes parts.

Malgré son grand charisme, le cours de sa vie religieuse est discret et ordinaire ; ce qui est inhabituel, en revanche, est la clarté avec laquelle le père Philipp ne perd pas de vue le but de sa vie, et la force et la cohérence avec lesquelles il la poursuit. Tout vise à atteindre Dieu le Père avec Marie par Jésus et à conduire les gens sur ce chemin.

L’épitaphe du père Jeningen le décrit comme « un missionnaire infatigable dans le district d’Ellwangen et ses alentours dans quatre diocèses ». En effet, son travail de missionnaire rural a été le véritable apostolat de sa vie. De nombreux catholiques vivaient dispersés et n’avaient pas de pasteur en propre, et même les églises et les paroisses, souvent détruites, avaient besoin d’être rénovées. Le père Philipp parcourait le pays, prêchait des missions et donnait des retraites aux prêtres ; il s’occupait tout particulièrement des soldats, des prisonniers et des condamnés à mort. En dépit d’une santé précaire, il a mené une vie très active et, malgré ses nombreuses maladies, il a constamment apporté réconfort et aide aux gens. L’Eucharistie a toujours été sa nourriture. Alors qu’il est en pleine activité, il tomba gravement malade après avoir commencé les Exercices spirituels, et il mourut le 8 février 1704.

Lettre du P. Arturo Sosa, SJ, Supérieur Général, le 2 juillet 2022

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