Les religieuses et la crise de la violence faite aux femmes

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« Vous devez prêter attention à la personne qui raconte son histoire. »

La rencontre sur le discernement et le leadership a continué avec une autre spécialiste, sœur Pat Murray IBVM, secrétaire générale de l’Union internationale des Supérieures générales (UISG), association qui représente plus de 2.000 ordres religieux féminins, soit près de trois quarts de million de religieuses.

Sœur Pat a commencé son exposé en décrivant certains des abus commis par des religieuses : des scandales des blanchisseries aux châtiments corporels. Elle a décrit certaines des conversations qu’elle a eues avec ses compagnes religieuses, qui sont souvent dépassées par l’ampleur même du problème. « Je dis régulièrement aux sœurs que les religieuses et les religieux sont jugés sur leur comportement passé selon les normes actuelles, et je dis encore et encore que leur comportement d’aujourd’hui sera jugé selon les normes futures dans votre pays. »

Après avoir décrit certaines des mesures concrètes que les ordres religieux féminins doivent prendre pour protéger les enfants et les jeunes adultes, sœur Murray a abordé une partie du scandale des abus qui a trop longtemps été dans l’ombre : les abus dont les femmes religieuses ont été victimes par les membres du clergé. Sœur Murray a lu des rapports décrivant comment les sœurs avaient été régulièrement ignorées alors qu’elles tentaient de signaler des abus physiques ou émotionnels ; comment les prêtres qui abusaient des religieuses étaient réaffectés alors même que les femmes qu’elles violaient étaient forcées de quitter leur congrégation ; comment ceratins évêques avaient confisqué les ressources financières et matérielles des communautés.

Elle a mis l’accent sur la nécessité de former des religieuses mieux préparées à une vie au-delà de la « vie du couvent ». « Il faut s’éloigner de la préoccupation du nombre de vocations et regarder la qualité de la vie vécue. » Au fur et à mesure que les ordres religieux féminins changent pour se conformer aux mouvements de l’Esprit Saint, sœur Murray espère qu’ils trouveront leur propre espace pour dessiner leur avenir apostolique et communautaire.

« Il faut avant tout un changement fondamental dans l’attitude de l’Église envers les femmes. Tout le défi est de démanteler la structure du pouvoir, qu’on l’appelle cléricalisme ou hiérarchisme, et de donner aux femmes des postes dans lesquels elles participent réellement à la prise de décision. »

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Publié par Communications Office - Editor in Curia Generalizia
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