Redynamiser l’éducation pour la génération COVID-19

À l’heure de la pandémie du coronavirus, le monde de l’éducation fait face à des défis majeurs. Déjà, dans plusieurs parties du monde, l’accès à l’éducation n’est pas assuré pour tous les enfants, les filles en particulier. La COVID-19 a fermé beaucoup d’écoles et a isolé les jeunes les uns des autres. Si dans bien des endroits on a développé des programmes d’accès à distance, il est clair que l’expérience de l’apprentissage en ligne ne remplace pas la proximité qu’offre un enseignant avec son groupe d’élèves. C’est le cas surtout pour les jeunes qui éprouvent des difficultés d’apprentissage et pour lesquels les conditions actuelles peuvent accentuer leur retard. Ou même les pousser à abandonner l’école.

La revue jésuite AMERICA (États-Unis), a attiré l’attention sur ces lacunes de l’enseignement à distance soulignant combien les interrelations sociales sont une part importante de l’expérience éducative, en particulier au début du parcours scolaire. La même publication, dans un autre article, s’est penchée sur une dimension importante de l’offre proposée dans les institutions jésuites, au niveau universitaire cette fois. La pastorale, sur les campus, a dû se renouveler, se réinventer. Les activités des services de pastorale ont toujours été basées sur la proximité, les relations interpersonnelles, l’accompagnement individuel ou en groupe. On a dû ouvrir des salles de clavardage virtuelles, offrir du counselling en ligne, proposer des célébrations sur Zoom et des outils de méditation et même de yoga ignatien en baladodiffusion.

Dans presque tous les pays du monde où la Compagnie de Jésus est présente, elle est souvent connue surtout pour ses institutions d’éducation. Oui, on peut penser à de fameuses universités, mais aussi à un grand nombre de collèges d’éducation secondaire qui portent fièrement les noms d’Ignace, de Xavier, de Bellarmin, de Louis de Gonzague. Il ne faut surtout pas oublier des réseaux importants d’écoles qui servent d’abord et avant tout des jeunes de milieux populaires ou défavorisés, des jeunes qui sans l’apport de l’expérience des jésuites en éducation, pourraient rapidement se retrouver parmi les exclus du monde en devenir. On pense ici au réseau Fe y Alegría (Foi et Joie) lancé en Amérique latine mais qui continue de se répandre dans d’autres parties du monde y compris en Afrique. Il y a aussi les écoles des réseaux Nativity Schools, et Christo Rey qui, aux États-Unis, servent d’abord des élèves issus de l’immigration.

2021-01-25_eduication_school

L’innovation dans l’éducation à distance a marqué le monde de l’éducation jésuite : dans de nombreux pays, les programmes ont été réorganisés pour offrir en ligne la très grande partie des cours. Mais le projet JWL (Jesuit Worldwide Learning), mis en route il y a quelques années, est particulièrement adapté. Il a comme objectif de servir directement des jeunes de milieux défavorisés. Il offre un programme d’enseignement à distance appuyé par une attention personnalisée aux étudiants et un engagement à l’amélioration des conditions de vie de ceux-ci. Ce projet rejoint des jeunes dans des camps de réfugiés, un besoin urgent. On s’est aperçu en effet que, puisque la durée des séjours des familles dans les camps s’est beaucoup allongée, des vies étaient gaspillées quand un enfant, un adolescent, un jeune adulte était privé d’accès à l’éducation durant des années. JWL offre donc un accès à une éducation de haute qualité dans de nombreux camps mais aussi dans des bidonvilles, des régions isolées ou des milieux en crise. Son approche favorise la création de liens car elle privilégie la mise sur pied de groupes multi-ethniques et interreligieux.

En somme, les réseaux jésuites en l’éducation peuvent participer pleinement aux objectifs de l’UNESCO pour la 3e Journée internationale del’éducation, le 25 janvier. Cette journée veut inciter tous les acteurs du monde de l’éducation à relancer et redynamiser l’éducation pour la génération COVID-19. Il faut, dit l’UNESCO, se servir des circonstances difficiles et exceptionnelles de la pandémie pour faire progresser l’éducation en intensifiant la collaboration et la solidarité internationale pour placer l’éducation et l’apprentissage tout au long de la vie au centre du processus de relèvement. C’est un chemin qui met l’être humain au centre du monde de l’après-COVID.

Partagez cet article :
Publié par Communications Office - Editor in Curia Generalizia
Communications Office
Le Service des communications de la Curie générale publie des nouvelles d’intérêt international sur le gouvernement central de la Compagnie de Jésus et sur les engagements des jésuites et de leurs partenaires. Il assure aussi les relations avec les médias.

Articles associés